L’histoire de la boue thermale et naissance des premières stations thermales
Un des soins vedettes de la cure thermale est la boue. Utilisée dans de nombreuses orientations, elle est notamment très appréciée par les curistes suivant une cure en rhumatologie. Le recours à la boue ne date pas d’hier. Retraçons l’histoire de la boue thermale.
La boue thermale utilisée par les hommes préhistoriques
Les hommes préhistoriques furent les premiers à y recourir pour apaiser douleurs et blessures.
Les égyptiens l’utilisèrent à leur tour pour apporter un soulagement aux brûlés mais également aux femmes victimes de problèmes génitaux. Pour cela, ils employaient les limons prélevés dans le Nil.
L’emploi de la boue fut généralisé par les médecins grecs dans le cadre de douleurs relatives à des œdèmes. Il s’agissait alors de procéder à des frictions à base de boue.
Les bains de boue eux-mêmes auraient été initiés par les Romains. La provenance de l’or noir était variée : marécages, limons du Danube, vase maritime, dépôts du fond des lacs… La boue était parfois associée à une eau chargée en sulfure ou en fer. À cette époque, on s’enduisait régulièrement de boue avant de prendre un bain de soleil permettant de la sécher.
La boue thermale en France : les premières stations thermales
La France a rapidement su tirer parti des bienfaits de la terre. Les stations de Dax, de Barbotan les Thermes, de Balaruc et de Saint-Amand jouissaient déjà d’une bonne fréquentation. Des figures emblématiques de l’époque telles que la fille de l’empereur Auguste furent en effet soignées grâce à la boue. Ceci valut à la ville de Dax d’être baptisée Aquæ Augustæ. C’est ainsi que Dax devint une station thermale à part entière. On vint de partout pour profiter de ses boues salvatrices. Ce qui acheva de faire la réputation des boues de Dax fut dû au hasard. Un chien pétri de rhumatismes qui fut lâchement jeté dans l’Adour par son maître en ressortit en pleine forme le pelage nappé de boue.
Les heures de gloire de la boue ne durèrent pas du fait des grandes invasions barbares en Europe. C’est seulement au Moyen-Âge que l’activité reprit.
À la fin du 15ème siècle, ces procédés furent de nouveau exploités en Italie. Des documents conseillant l’application de boue sur le corps avant lavage à l’eau thermale ont été retrouvés.
L’utilisation de la boue thermale revint en force en France à compter de la fin du 17ème siècle. Les procédés n’étant pas encore au point, les traitements n’étaient pas confortables pour les patients.
Anecdotes sur la boue thermale
Quelques anecdotes relatives à chaque grande station thermale ont été rapportées. À Dax par exemple, la boue n’était pas chauffée à bonne température, ce qui engendrait régulièrement des brûlures.
La boue était mêlée d’eau-de-vie à Vichy avant application tandis qu’à Barbotan les thermes, les patients devaient rester plusieurs heures dans des bains de boue.
À Luchon, malades et porcs se côtoyaient dans un marais empli de ronces.
Fort heureusement, la médecine thermale évolua.
Il fallut attendre le 19ème siècle pour que Louis Pasteur découvre la présence de micro-organismes dans la boue. De nombreuses études furent menées en parallèle, tant au plan biologique qu’au plan chimique. Dès lors, cette richesse de la nature fut exploitée au mieux.
Désormais, les vertus thérapeutiques de la boue et de l’eau thermale sont avérées en France mais également partout dans le monde. Les bains de boue sont utilisés pour soulager les symptômes de nombreuses pathologies dont la rhumatologie première orientation en cure thermale (70 % des curistes suivent cette orientation).